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Le Marché Nocturne

 

15 août 2003

 

 

 

L’histoire de la soupe aux cailloux, racontée par Bernadette 

Cliquez ici pour un peu de musique (André Chiron Lis Estello)

Il faut se situer il y a bien des années, du temps ou dans les campagnes passaient de braves bougres, un sac sur le dos avec quelques nippes, une paire de sabots de réchange, et encore pas toujours …  un baton qui les accompagnait à la marche, et qui finalement pouvait bien servir aussi au cas ou …

Ces hommes là cheminaient dans les campagnes, de ferme en ferme, ici ils donnaient la main pour rentrer le foin, ailleurs ils donnaient un coup de main pour les moissons, d’autres fois ils rendaient service en curant une fiole ; enfin pour tout qui peut se trouver à faire dans une ferme, mais que l’on reporte toujours à demain, faute de temps ou de bras pour le faire.

Le plus souvent ils dormaient dans une fenière, ou contre un paillé et en échange des petits « racontars » de leur route on leur faisait partager la soupe, et même on leur servait volontiers la goutte, et au petit matin ils attrapaient leur bâton, leur baluchon sur l’épaule : un peu plus lourd des fois, la fermière y avait glissé un morceau de pain, peut être aussi du lard, quelques fois une bouteille de rouge, et les chemins d nouveau leur appartenaient.

Mais il arrivait la saison aussi ou le travail manque un peu : ça ne les dérangeait pas plus que ça, alors ils se dirigeaient vers les villages : c’est Augustin qui l’avait raconté à mon grand-père ….

Quand il arrivait le soir dans un village Augustin s’inquiétait de trouver le « garde champêtre » pour lui demander l’autorisation de faire cuire sa soupe dans un petit coin de la place ..

On ne lui refusait jamais, pardi tout le monde connaissait ce brave Augustin ; on l’appelait même le Pape des escargots.  Alors Augustin il sortait de son gros baluchon un chaudron, et , bien emailloté dans un chiffon, un beau galet de la Durance, et là sous les yeux un peu étonnés du garde, il remplissait le chaudron d’eau, faisait un cantou avec quelques pierres, deux ou trois bouts de bois et il mettait, avec un grand sourire, son caillou à cuire … avec juste un peu de sel  et de l’eau.

Mais comme il était coquin notre brave bougre, il mettait au feu quelques branches de romarin et de thym qu’il avait ramassé en chemin.  Aussitôt l’odeur intriguait les villageois qui s’approchaient pour voir un peu ce qui mitonnait dans le chaudron d’Augustin

Tè ! le soir ou il s’était arrêté à Petit Palais, le premier à venir le voir, c’est Bertin et très vite il est allé chercher deux belles cèbes et un bout de céleri pour accompagner le caillou.  Mais il n’était pas tout seul à avoir senti la soupe et c’est très vite un beau défilé : voilà Médée avec deux belles carottes et une tête de l’ail, et puis Marcel avec une poignée de haricots secs, puis Marius qui avait quelques poireaux du pied d’une vigne et qui se dépêchait de les jeter dans le chaudron ; et c’est encore Léon et Moïse avec une belle coucourde qu’ils avaient chippée au papé « Péiroun » de St Jean ! et encore d’Janet qui s’amène avec des belles patates,

 vé vé « la Galoun » qui arrive avec un bouteilloun d’huile d’olive et Léopol avec deux beaux navets ; voilà encore la Berthe, toute essoufflée, un torchon sous le bras, d’ou elle sort un beau jarret et une saucisse toute fraiche : Marcelle l’a vu passer, elle aussi arrive avec ses tomates Saint-Pierre et quelques poivrons et ça continue un bon moment.  On rajoute encore un chou pointu, des feuilles de blettes et, je ne sais même plus tellement il y en avait ….

Et pendant ce temps, tout ce beau monde est bien content de se retrouver et d’un peu se raconter ce qui se passe ici ou là et ils oublient de rentrer à l’oustaou.

Augustin, lui, il continue de tourner la soupe et voilà qu’elle répand une sacré bonne odeur, elle est prête !

Alors Augustin prend un air contrarié : » Mais qu’est-ce que je vais faire de toute cette soupe ? Il faut absolument que vous restiez la manger avec moi. »

Mireille est la premièr d’accord : justement il lui reste un pot de pistou qu’elle va chercher et qu’elle verse dans le chaudron sans faire de manière.  Et ma foi ! personne ne se fait prier : on trouve vite des bols chez les uns et les autres, et chacun se régale.

Tous sont rentrés chez eux, un peu plus riche d’un peu d’amitié, et notre brave Augustin, il est un peu content en répliant son caillou.  Il ne risque pas de l’oublier … pour la prochaine soupe !  

Il n’y a pas vraiment de recette à la soupe aux cailloux, c’est tout simplement la soupe de la générosité, de la gentillesse, et de l’amitié

 

Webmestre : sarahboggs@free.fr

 

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